Souvent, lorsque nous réfléchissons à la conception de logements spécifiquement dédiés aux familles avec enfants, nous imaginons des logements plus spacieux. Or, même si bien sûr il sera envisagé des modes constructifs moins onéreux et des astuces économes tels que les pièces « humides », les vérandas, les patios et loggias, le coût global souffrira néanmoins d’un inévitable surcoût engendré par une taille plus importante. Aussi, au-delà de la recherche militante de la maîtrise des coûts de construction pour offrir un prix au mètre carré attractif, il est judicieux de proposer une conception optimisée du logement afin de gagner en superficie utile grâce à du mobilier intégré et « malin ».

La proposition

Tout d’abord, nous souhaitons que les familles se sentent comme dans une maison à l’instar de la conception imaginée dans les années 50 par Le Corbusier. Cela renforce l’impression dominante de chez soi, de cocon familiale. Dans cet objectif, les familles ne doivent pas subir leur voisinage et à l’inverse ne doivent pas non plus perturber la vie collective. Ainsi, l’isolation phonique et la conception des appartements grâce à un sas d’entrée et une organisation en duplex favoriseront cette quiétude. Les chambres individuelles (séparation parents/enfants) et les endroits réservés participeront au bon épanouissement de chaque individu. Supprimer toute promiscuité avec les voisins, c’est aussi éviter tout vis-à-vis en prolongeant les habitations vers l’extérieur par des lieux semi-fermés avec une large ouverture toute hauteur invitant la lumière vers l’intérieur et l’observation vers l’extérieur, la pièce en plus.

Cette conception s’articule autour de la salle de vie, élément central du logement destiné à favoriser les échanges familiaux. Située au cœur de l’appartement, elle sera modulable au gré des moments de la journée notamment par la dissimulation de la cuisine derrière une cloison amovible. C’est également depuis cette pièce que sera desservi par un escalier et une galerie en surplomb le niveau des chambres afin d’économiser les couloirs consommateurs d’espaces inutilisés.

Il pourra même être envisagé par les familles, en cas d’heureux évènement, d’installer un plancher léger dans la double hauteur de la salle de vie grâce à des potences en attente afin de créer une chambre complémentaire.

De façon générale, le logement sera aménagé comme l’est un bateau. Rien ne sera laissé au hasard. Chaque centimètre sera investi pleinement par tous les mobiliers et équipements nécessaires. Il s’agira d’un logement quasiment meublé. Plusieurs options d’aménagement intérieur seront proposées aux familles en co-conception avec elles et l’aide d’un architecte-designer afin de s’adapter à la composition du foyer et de permettre une personnalisation propice à la bonne appropriation des lieux. De surcroit, ladite co-conception permettra d’initier une véritable complicité entre les futurs occupants et nous-mêmes pour favoriser le dialogue et améliorer l’habitat.

 

Les chambres d’enfants, comme d’ailleurs l’esprit général de l’appartement, s’apparenteront un peu à une « cabane ». Les portes seront coulissantes, les lits surélevés pour profiter des espaces situés en dessous soit pour des rangements, soit pour étudier, soit pour jouer. La salle de bains bénéficiera d’accès directs depuis les chambres pour bien sûr supprimer les couloirs mais surtout permettre aux enfants de rejoindre aussitôt leur lit après la toilette du soir. Ce sera toute la famille qui sera au centre de la préoccupation de l’architecte.

 

Dans un « logis » construit au service de la famille, le foyer reprend sa dimension protectrice, intime et profonde où le bien être règne. Confortable et pratique, l’appartement ne sera pas luxueux. Il sera conçu pour simplifier la vie de famille. Tout sera simple, net, astucieux et d’un entretien facile car il y aura très peu de meubles puisque tout le mobilier sera intégré à la structure même de l’appartement comme cela est le cas dans un bateau.

 

Les premières simulations d’appartements optimisés révèlent un gain de superficie de l’ordre de 18,5%. Ce type de ratio corrobore le rapport nombre de pièces et superficie globale des Cités Radieuses. Ainsi, ce gain rapproché de la recherche permanente d’économie du coût de la construction permettra aux jeunes ménages d’acquérir un logement qui correspondra exactement à leurs attentes en termes de fonctionnalité et d’ergonomie mais dont le prix ne subira pas l’inflation provoquée d’un logement surdimensionné.

A l’occasion de requalifications urbaines, les phases d’étude, d’instruction et de commercialisation nécessitent plusieurs mois durant lesquels les bâtiments existants sont désertés avant que les travaux ne commencent réellement. Ces locaux livrés à eux-mêmes aiguisent alors la convoitise de personnes susceptibles d’occuper illégalement les lieux et refusant bien souvent de les quitter pacifiquement au démarrage effectif des travaux. Cela créé des crispations notamment avec le voisinage et alimente la presse avide de faits divers. Par ailleurs, il est effectivement navrant que des locaux demeurent inutilisés durant une longue période alors même que ces derniers pourraient avoir une utilité temporaire.
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Face aux enjeux environnementaux, à la demande sociale, aux évolutions des modes de vie, des usages et de la fabrique de la cité, intégrer l’agriculture en milieu urbain est devenu incontournable. Cependant, il est indispensable d’organiser son modèle social et économique afin d’encourager et pérenniser son déploiement.

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